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homélie 21 avril 2024

+ Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (10, 11-18)

 

« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis » (Jean 10,11)

« C’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié, mais  que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se  trouve là, devant vous, bien portant. »

C’est par ce témoignage de Pierre comparaissant devant le Sanhédrin que la  liturgie d’aujourd’hui nous introduit à vie nouvelle des disciples de Jésus,  Pierre et Jean, après l’incarnation, la passion, la mort et sa résurrection de  Jésus, Fils de Dieu. 

Si cela ne concernait que Pierre et les apôtres intimes de Jésus, nous aurions  un récit édifiant, sans plus. Mais ce passage des Actes des apôtres nous  apprend à nous aussi, comme aux membres du Grand Conseil des Juifs, le  renouvellement profond de notre humanité que nous vivons en tant que

disciples du Christ, en conséquence de l’incarnation, la vie, la passion, la  mort et la résurrection de Jésus. 

Que s’était-il passé ? Retournons au récit qui précède l’épisode racontée  aujourd’hui dans la première lecture. Dans les Actes des Apôtres (3,1-10),  Pierre et Jean se rendaient au Temple pour prier au moment même où on  apportait un infirme de naissance, incapable de marcher avec ses pieds et ses  chevilles difformes. On l’apportait à la porte du Temple pour qu’il demande  l’aumône à ceux qui entraient.

1

3 Voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le Temple, il leur  demanda l’aumône. 4 Alors Pierre, ainsi que Jean, fixa les yeux sur  lui, et il dit : « Regarde-nous ! » 5 L’homme les observait, s’attendant  à recevoir quelque chose de leur part. 6 Pierre déclara : « De l’argent  et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de  Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » 7 Alors, le prenant par  la main droite, il le releva et, à l’instant même, ses pieds et ses  chevilles s’affermirent. 8 D’un bond, il fut debout et il marchait.  Entrant avec eux dans le Temple, il marchait, bondissait, et louait  Dieu. 9 Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.

Le mendiant guéri ne lâchait pas Pierre et Jean, plein de reconnaissance.  Cette guérison a attiré beaucoup de Juifs qui constataient le miracle  qu’avaient fait Pierre et Jean; alors Pierre a pris la parole pour leur dire que  ce n’était pas par leur puissance ou leur piété qu’ils avaient guéri l’infirme,  mais par le Nom de Jésus, celui-là même qu’ils avaient livré, renié, fait  mourir. « Dieu l’a ressuscité des morts, nous en sommes témoins… c’est la  foi en Jésus qui l’a rétabli en bonne santé » (Actes 3, 15-16). 

Le texte des Actes des Apôtres est enthousiaste à la fin du récit et ajoute en  exagérant à peine : « beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole (de  Pierre) embrassèrent la foi, et le nombre des fidèles, en ne comptant que les  hommes, fut d’environ cinq mille » (Actes 4,4). 

« C’est par le Nom de Jésus… »

« Contrariés de voir Pierre et Jean enseigner et annoncer en la personne de  Jésus la résurrection des morts », « le commandant du Temple et les  Sadducéens les ont arrêtés et emprisonnés jusqu’au lendemain pour les faire  comparaître devant le Sanhédrin, le tribunal suprême des Juifs. 

C’est là que nous entendons Pierre (avec Jean et l’infirme) s’adresser aux  chefs du peuple et aux anciens, dans l’extrait que nous avons entendu : «… c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié, mais que  Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là,  devant vous, bien portant… En nul autre que lui, il n’y a de salut…»

Avons-nous cette puissance, nous aussi ?

 

Nous n’aurons pas tous le spectaculaire de guérir en public (et en un instant) un infirme de naissance connu de tous et de témoigner que c’est au Nom de  Jésus livré à la mort et ressuscité; mais tous et toutes nous pouvons et  devons voir et nous approcher des malades, des infirmes, des mendiants de  notre monde, nous ne pouvons pas nous retenir de chercher à les soulager,  les soigner, les guérir même. 

Peut-être même à votre insu – je dirais même surtout à votre insu – l’Esprit  de Jésus vous permettra de vous faire proche de ceux et celles qui vivent une  difficulté, une infirmité, quelle qu’elle soit : physique, psychologique,  spirituelle, économique, sociale… Au Nom de Jésus – pas en jouant au  magicien ou au sorcier – vous consacrerez de votre temps, de votre énergie à  trouver moyen de soulager, de guérir, de relever un frère, une sœur qui vit  une difficulté, qui souffre, qui désespère…

Vous serez partout et en tout temps vigilants dans la prière pour avoir les  yeux du Christ-Jésus, pour détecter toute détresse et recevoir de l’Esprit la  force d’intervenir fraternellement pour accompagner, soigner, guérir de  quelque maladie, infirmité ou langueur avec la puissance de Jésus qui s’est  laissé émouvoir devant toute détresse, qui a été incompris, rejeté, torturé et  tué puis est ressuscité, vainqueur de la mort et de la bêtise qui tue. 

Avec Lui, le Christ-Jésus, vous avons reconnu l’amour dont nous étions  aimés et que nous pouvions désormais porter à notre prochain, même s’il se  présentait comme notre ennemi. « Voyez quel grand amour nous a donné le  Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu…» (1 Jean 3,1) Le  «monde» ne peut pas nous connaître, comme il ne pouvait pas connaître ni  Jésus, ni ses disciples. Mais déjà, même si c’est encore très partiel et presqu’inconscient, nous sommes enfants de Dieu et dans la mesure où nous  le voyons, nous lui devenons semblables et nous partageons sa mission de  bon Berger, bon Pasteur… auprès des brebis en santé, comme auprès de  infirmes et des égarées. «Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis »

 

Voilà pourquoi, comme Pierre et Jean voient l’infirme qu’on apporte pour  mendier, nous voyons aussi les infirmités et les détresses de nos frères et  sœurs et, au nom de Jésus, nous nous faisons prochains et intervenant pour  soigner, guérir, relever… Nous savons que nous avons été aimés. De l’amour  dont nous avons été aimés, nous aimons à notre tour. « le Père m’aime, dit  Jésus, parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut  me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai  aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau (Jean 10,18) ». Nous ne sommes  jamais perdants lorsque nous aimons. 

La nature – et encore plus la Révélation – nous apprennent que l’amour est  liée intrinsèquement à la vie. Nous avons appris de Dieu, et de la réflexion  sur nous-mêmes, que l’amour est un programme simple, universel et  indestructibles, malgré tous les assauts de la haine, de la violence, de  l’injustice, des dictatures, des abus de toutes sortes. 

Observez les plantes, les oiseaux, les petits animaux qui sortent de leur  hivernation et qui, chacun à sa manière dit ce que nous pouvons formuler  simplement en «je» : « Je veux que tu existes, que tu vives, que tu sois  autonome, libre, conscient de ta dignité, fécond, heureux et délivré de tout  mal parce que l’amour refuse de t’abandonner au mal « tu n’appartiens pas  au mal » (celui que tu fais, celui qu’on te fait, celui qui vient des faiblesses  de la nature : maladies, infirmités, vieillissement, mort…) 

Si tu aimes ainsi, tu ressembles à ton Père, à ton Rédempteur, à l’Esprit Saint.  Si tu aimes ainsi, tu trouves la paix intérieure, la joie, la sérénité, malgré les  incompréhensions, les persécutions, les échecs, les violences… et même la  mort. Pour employer l’image très forte que Jésus utilise dans la portion  d’Évangile que nous avons proclamé, tu es partenaire du «Bon Pasteur» qui  connaît les siens et qui donne sa vie pour ses brebis. Comme Jésus le dit, tu  le dis aussi, avec la foule innombrable de ceux qui aiment – même enfouis  dans les goulags, les colonies pénitentiaires, les Polar Wolf du monde : «j’ai  le pouvoir de donner ma vie, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de  nouveau…» Ceux et celles qui aiment ainsi sont invincibles… donc  Vainqueurs, comme leur Seigneur et Maître. AMEN !

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